Les nuits des étoiles : les meilleurs spots où observer le ciel à l’est de Lyon.
L’été 2024 promet d’être exceptionnel et va vous mettre des paillettes plein les yeux durant les nuits des étoiles. En cette période, pas moins de deux événements cosmiques vont se produire dans notre ciel. Mais où observer des pluies d’étoiles filantes à l’œil nu près de Lyon ? Direction l’Ain, dans le Bugey pour des spots en pleine nature.
Nuits des étoiles : triple pluie d’étoiles filantes
Étoile filante, quesaco ? Les étoiles filantes sont des débris spatiaux (roches ou poussières). Au contact de l’atmosphère terrestre, ces débris s’embrasent et illuminent le ciel d’une traînée lumineuse. La vitesse d’une étoile filante varie de 50 000 à 215 000 km/h !
Sur le territoire de l’office de tourisme, la plupart des villes et villages du Bugey éteignent leurs lumières après 22h-23h.
Entre fin juillet et début août, c’est le moment d’attraper votre lunette, un plaid et un thermos. Direction le Bugey, à l’est de Lyon, loin de toute pollution lumineuse.
Avant de commencer, pour les curieux, un lexique des termes scientifiques est disponible en bas de page. Suivez les étoiles* !
Double pluie de météores Delta-Aquarides / Alpha-Capricornides- Nuit du 30 au 31 juillet
Avec leur consonnance SF, ces noms pourraient être ceux des vaisseaux des gardiens de la galaxie. Il s’agit de deux pluies d’étoiles filantes.
Tous les ans, la Terre passe dans l’orbite* des comètes Marsden et Kracht. À chaque passage autour du soleil, ces comètes (faites de roches, de glace et de poussières) laissent derrière elles une traînée de débris spatiaux.
Le radiant* des Delta-Aquarides se trouve sur la ligne d’horizon proche de la constellation du Verseau. Les lieux avec une vue dégagée sont à privilégier. L’idéal est de les observer avant l’aube et à l’écart de la pollution lumineuse.
Et ce n’est pas fini !
Cette année, nous aurons la chance exceptionnelle d’observer à la même date la pluie de météores des Alpha-Capricornides. Cet essaim* provient de la traînée laissée par la comète 169P/NEAT. Comme son nom l’indique, le radiant se trouve près de la constellation du Capricorne.
Cette double pluie, qui ne se produit que tous les 5 ans, promet un spectacle nocturne grandiose.
Même si l’hémisphère sud est privilégié, nous aurons la chance de les apercevoir également de Pérouges au Bugey ! Le pic d’activité aura lieu la nuit du 30 au 31 juillet. Cependant, le phénomène reste visible de mi-juillet à mi-août.
Les Perséides ou “Les nuits des étoiles” – Nuits du 9 au 11 août
Beaucoup plus célèbre que ses cousines, la pluie de météores des Perséides a donné son nom aux nuits des étoiles. Elle est celle que le monde entier attend, les yeux levés au ciel au moins d’août.
La responsable de ce phénomène est la comète 109P/Swift-Tuttle (à vos souhaits). Elle fut redécouverte en 1862 par les astronomes américains du même nom.
« Re-découverte » car, des scientifiques ont retrouvé des mentions de cette comète remontant au 1er siècle avant notre ère, en Chine.
C’est un astronome italien, Giovanni Virginio Schiaparelli (1835-1910), qui va faire le lien entre cette comète et les Perséides. Il remarque que les deux phénomènes partagent une trajectoire similaire.
L’orbite de la comète 109P/Swift-Tuttle, soit le temps qu’elle met à faire le tour du soleil, est de 133 ans. Son dernier passage remonte à décembre 1992. Il faudra attendre juillet 2126 pour la revoir dans notre ciel et avoir la chance de l’observer à l’œil nu. (Le rendez-vous est pris. Nous vous attendons avec votre meilleure bouteille pour l’occasion)
Comment observer les Perséides ?
Chaque année, la Terre croise l’orbite des Perséides à la même période au début du mois d’août. Cette pluie scintillante de roches et de poussière se transforme en boules de feu avant de se désintégrer. Elle nous offre ainsi le plus beau des feux d’artifice naturels. On peut observer au plus fort de l’activité entre 70 et 120 météores par heure.
La légende des larmes de Saint Laurent
Saint Laurent, prêtre romain, est mort en martyr sur une grille chauffée par des charbons ardents. Refusant de donner les trésors des églises de Rome à l’empereur Valérien, il rejoint les cieux le 10 août 258. Depuis ce jour, on raconte que chaque année, à la même date, le ciel s’illumine des larmes incandescentes de Saint Laurent qui tombent en pluie d’étoiles filantes.
Le radiant des Perséides se situe au niveau de la constellation de Persée.
Petit conseil : il est préférable de regarder en direction du nord-est pour bien les observer.
Voici une carte du ciel pour vous aider à la débusquer.
Partir à la chasse aux étoiles
Repérer la Grande Ourse (la casserole).
Depuis la casserole, lever les yeux et lancer votre crêpe en l’air jusqu’à Cassiopée (un W). Persée se tient à proximité pour l’attraper !
Interlude météo. Malgré sa présence, la Lune restera discrète offrant des conditions presque idéales d’observation. Durant le pic d’activité des Perséides, elle se trouvera relativement basse et se couchera rapidement derrière l’horizon.
Top des spots à étoiles de la Dombes au Bugey
Le Bugey est un massif de moyennes montagnes, resté sauvage sur une majeure partie. La Dombes présente des espaces plats très dégagés. En résumé, les lieux tout indiqués pour observer le ciel en toute sérénité.
L’Abergement-de-Varey : la tête dans les étoiles
La mairie du charmant village de l’Abergement-de-Varey a montré beaucoup d’enthousiasme à l’idée d’accueillir des observateurs du ciel. Durant les nuits des étoiles, le chemin sera fléché jusqu’au site d’observation choisi précieusement par la commune. Vue dégagée, calme et voûte étoilée garantis !
Par ailleurs, les plus passionnés pourront se rendre à l’Observatoire de la Lèbe, dans le Haut-Bugey. Une lunette astronomique est à votre disposition ou vous pouvez venir avec votre matériel.
Le guide du parfait chasseur d’étoiles
- Prévoir une nappe pour profiter du pique-nique au sec.
- Des plaids et vêtements chauds pour les plus frileux.
- Une lunette astronomique et/ou des jumelles pour observer la faune alentour en attendant la nuit.
- Un répulsif pour les moustiques (ou venir avec cet ami qui se fera dévorer à votre place).
- De quoi remporter ses déchets pour prendre soin de la nature.
Bien entendu, s’installer hors des propriétés privées. Et pour la météo : il est conseillé de prier les Dieux du ciel !
QUIZ Spécial astronomie (pour briller au prochain repas de famille)
D’où proviennent les noms des pluies d’étoiles ?
Ce sont les constellations où ont lieu les pluies qui déterminent leurs noms. Ex : Aquarides vient d’Aquarius (latin), soit la constellation du Verseau. De même ‘Capricornides = Capricornus = Capricorne’ ou encore Perséides = Persée.
Connaissez-vous la différence entre météore et météorite ?
(Un indice : ce ne sont pas le mâle et la femelle). Lorsqu’un météore entre dans notre atmosphère et s’écrase au sol, on l’appelle météorite.
Quelle différence entre météorite, astéroïde et comète ?
– Les météorites sont des fragments d’astéroïdes ou de comètes.
– Les comètes sont composées la plupart du temps de glace, de roches et de gaz. Elles dérivent depuis la ceinture de Kuiper (au-delà de Neptune et Pluton). Lorsqu’elles s’approchent du soleil, elles fondent et laissent apparaitre deux traines, une bleue faite de gaz et une jaune faite de poussière.
– Les astéroïdes, quant à eux, ne possèdent pas de gaz et sont considérés comme des “corps morts” qui dérivent dans l’espace. Ils se trouvent entre Mars et Jupiter dans la ceinture principale d’astéroïdes.
Prochains phénomènes. Il y a d’autres pluies de météores prévues entre 2031 et 2032, les Léonides. Elles se produisent à la mi-novembre lorsque nous croisons l’orbite de la comète 55P/Tempel-Tuttle.
A quelle constellation sont rattachées les Léonides ?
La constellation du Lion ! Bravo à ceux qui ont suivi et pour ceux du fond, vous avez un peu de temps pour réviser d’ici 2031.
Petit lexique d’astrophysique
* Radiant : point dans le ciel d’où semblent provenir les météores.
* Orbite : temps que met un objet cosmique pour faire le tour du soleil. (Ex : la Terre met 365,256 jours pour faire son orbite de 940 021 905 km).
* Essaim : groupe de débris spatiaux en mouvement.
